Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est sans conteste le diagnostic immobilier le plus connu des Français. En effet, les propriétaires ne peuvent ni vendre ni louer leurs biens sans faire intervenir ce pilier de la rénovation énergétique dès le début de leur projet et les acheteurs et les locataires y sont très attentifs, et ce, dès la consultation des annonces immobilières. Pourtant, le DPE n’a pas la cote auprès des Français. Il faut dire que son résultat a un impact réel sur les prix de vente et des loyers des biens ainsi que sur les décisions des acheteurs et des locataires. À cela s’ajoute le statut de référence de son résultat en termes de décence énergétique. La note du DPE peut faire obstacle à l’augmentation d’un loyer, voire à la mise en location d’un bien face aux exigences de la loi Climat et Résilience. Elle peut aussi contraindre à faire réaliser un audit énergétique pour vendre une monopropriété.
Depuis le 13 mai 2024, l’IFPEB (Institut Français pour la Performance du Bâtiment) a mis en ligne sur son site un document destiné à redorer le blason du DPE auprès des Français, en les aidant à mieux le comprendre. Ce document fait aussi des recommandations pour que le DPE cesse d’être mal aimé.
Le DPE et les Français : pour monter dans leur estime, ce diagnostic doit être mieux compris
La première partie du document « Réconcilier les Français avec le DPE » élaboré par l’IFPEB est consacrée à une meilleure compréhension du DPE au travers de dix questions-réponses. Celles-ci abordent les thématiques les plus controversées du diagnostic énergie. Le DPE prévoit-il la consommation énergétique réelle du logement ? Si ce n’est pas le cas, quel est son but ? Pourra-t-il prédire ultérieurement la consommation réelle d’un logement ? Est-ce que cela est possible par d’autres dispositifs réglementaires ? L’atteinte d’une meilleure note équivaut-elle à de véritables économies d’énergie ? Etc. Le document interroge aussi sur l’intérêt d’agir au vu de l’instabilité du DPE, sur la pérennité et la résilience d’une sortie du statut de passoire thermique, ainsi que sur les priorités pour améliorer la fiabilité du DPE. Cette première partie du document explique également les raisons de la prise en compte des deux paramètres « énergie » et « climat » et les différences entre énergie primaire et énergie finale.
Quelles recommandations de l’IFPEB pour que les Français fassent la paix avec le DPE ?
Dans ce document, l’IFPEB profite aussi pour émettre six recommandations qui aideraient à apaiser les tensions entre les Français et le DPE. Les voici :
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l’assouplissement du calendrier de la rénovation énergétique par l’introduction d’un loyer plafonné pour les logements énergivores en lieu et place d’une interdiction de location, ainsi que par la modulation des frais de notaire lors des ventes ;
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la simplification de l’étiquette DPE par la suppression de l’unité, soit de la mise en avant des consommations et émissions pour éviter toute confusion ;
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la fiabilisation de la prescription des travaux à réaliser ;
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l’exposition des retours d’expérience et un contrôle continu de la réalité des améliorations pour mettre en évidence « le ratio euros investis et énergie et carbone évités » ;
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l’intégration dans le DPE d’une notation simplifiée de la résilience du bien face au changement climatique ;
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la digitalisation du parcours DPE pour combattre la fraude.