Depuis la promulgation de la loi Climat et Résilience d’août 2021, qui vise notamment l’éradication des passoires énergétiques du parc bâti français, soit les logements classés comme étant les plus énergivores sur l’échelle de performance du DPE, le marché des ventes immobilières a pris un nouveau tournant. Selon l’analyse détaillée des Notaires de France sur « La valeur verte des logements en 2022 » en France métropolitaine (hors Corse), publiée le 15 décembre 2023, les logements de classe F et G au DPE se vendent davantage. De plus, l’étiquette DPE influe directement sur le prix des logements, et ce, quelles que soient les régions. Qu’en est-il exactement en France et dans la région Grand Est ? Notre cabinet de diagnostics immobiliers et bureau d’études immobilières opérant dans le département du Bas-Rhin, vous communique quelques résultats significatifs de cette étude.
Logements de classe F ou G au DPE : des ventes en hausse selon l’analyse des Notaires
Les Notaires de France étudient l’impact de la valeur verte des logements sur le marché immobilier depuis dix ans et autant dire que les résultats de leurs analyses en disent long tous les ans sur l’influence de l’étiquette du DPE sur les ventes de logements. Ainsi leur dernier rapport révèle une hausse du volume des ventes de passoires énergétiques, et ce, partout en France métropolitaine. Plus précisément, entre le deuxième trimestre 2021, soit avant la promulgation de la loi, et le 1er trimestre 2022, les ventes de logements de classe F ou G ont augmenté de 5 points (de 11 à 16 %) et plus précisément de 3 points pour les logements de classe G et de 2 points pour les logements de classe F. Cette forte hausse du volume des ventes de passoires énergétiques est bien évidemment intimement liée aux contraintes et sanctions de ladite loi à l’encontre des logements trop énergivores, un phénomène toujours d’actualité. En effet, les Notaires ont constaté qu’au cours du deuxième trimestre 2023, les logements anciens classés F représentaient 18 % des ventes et ceux classés G, 15 %. Dans le Bas-Rhin, 16 % des logements anciens vendus en 2022 étaient des passoires thermiques.
Les prix de vente des logements anciens en lien avec le niveau de performance énergétique
Pour ce qui est du prix de vente des logements anciens selon leur classe de performance énergétique, là encore, les Notaires ont constaté un réel impact de la valeur verte sur les prix des biens. En 2022 dans la région Grand Est, les appartements anciens de classe A ou B, se sont vendus 17 % plus chers en moyenne que ceux de la classe D (étiquette de performance énergétique intermédiaire) et ceux de classe C, 5 % plus chers. À l’inverse, ceux de classe E se sont vendus 5 % moins cher que ceux classés D et ceux E ou F, 11 % moins chers, à l’instar des appartements anciens dans la région Hauts-de-France. Quant aux maisons anciennes, celles classées A ou B, se sont vendues 15 % plus cher, celles de classe C, 8 % plus cher, celles de classe E, 9 % moins cher et celles de classe F ou G, 21 % moins cher. De plus, l’année 2023 accentue encore la tendance puisque l’écart de prix entre un logement vertueux (A, B ou C au DPE) et une passoire énergétique continue de se creuser, et ce, dans toutes les régions et quel que soit le type de logement.
Pour améliorer la classe énergétique de votre bien, la rénovation énergétique performante ou « d’ampleur », comme elle est désignée dans le cadre de la réforme des aides de l’Anah et notamment de l’aide MaPrimeRénov’ à l’horizon 2024, demeure un parcours de travaux exemplaire. Toutefois, la rénovation par geste, orientée obligatoirement sur le remplacement d’un équipement de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles (parcours « décarbonation ») est aussi un premier pas pertinent pour l’amélioration de l’étiquette de performance énergétique d’un bien. De plus, cette démarche peut être combinée à un autre geste d’isolation, à une ventilation ou à un audit énergétique. Pour information, les primes de l’Anah augmentent à compter du 1er janvier 2024 et la MPR par geste, qui exigera à compter du 1er janvier 2024 la production d’un DPE, est limitée dans le temps pour les passoires thermiques. En effet, elle ne pourra plus être mobilisée pour les logements de ce statut à compter du 1er juillet 2024.